LECTEUR DE RESEAU

ATOLL ST200

La marque française a déployé son talent pour concevoir ce lecteur réseau de façon à le rendre accessible au plus grand nombre et à démocratiser ainsi l’accès à la musique dématérialisée dans un cadre qualitatif et ergonomique.

L’Atoll ST200 est un lecteur réseau avec sortie audio analogique sur RCA, il accède aux supports de stockage USB qui lui sont connectés en façade ou en face arrière, aux supports de stockage en réseau comme un NAS, par exemple, aux ordinateurs connectés au réseau et à leurs dossiers et fichiers partagés. La mise en réseau se fait soit en filaire via un connecteur RJ45, soit en WiFi par l’intermédiaire de l’antenne fournie qui se fixe par vissage en face arrière. De plus, il comporte un connecteur USB de type B qui permet de l’utiliser comme un DAC USB lorsqu’il est relié à un ordinateur. De fait, nous comprenons que les possibilités d’utilisation sont très nombreuses. Son boîtier est très valorisant, il est disponible en noir et en argent et comporte au centre de sa façade un petit afficheur qui permet la navigation et affiche la lecture en cours. Cet afficheur et son clavier sont relayés par la télécommande qui donne accès à une interface très simple et très complète. Cette interface ne déroutera aucun utilisateur tant son usage et la navigation qu’elle propose de menus en sous-menus est évidente et intuitive. La façade comporte quatre touches de navigation – droite, gauche, haut, bas – avec en leur centre la touche de validation du choix effectué. Sur la droite se trouvent deux touches pour augmenter ou diminuer le volume de sortie ou pour rendre le contrôle de volume inopérant (By-Pass), et deux autres touches pour sélectionner l’entrée et donc la source en fonction. Ainsi, le ST200 comporte les fonctions de base d’un préamplificateur, à savoir : sélection des sources et contrôle de volume.

L’entrée en fonction est rappelée par un ensemble de diodes à l’extrême droite au-dessus du contacteur marche/arrêt. L’afficheur central est dédié à la navigation au sein de l’arborescence des menus de réglage puis, une fois le lecteur réseau installé, des menus permettant la navigation parmi les répertoires contenant les fichiers musicaux. Une fois la lecture d’un fichier initiée, l’intitulé de la piste jouée défile sur l’afficheur qui indique également les autres informations disponibles telles que le nom de l’artiste, par exemple, à condition bien sûr que ces informations figurent dans le fichier en cours de lecture. Lorsqu’un bouton de réglage de volume est activé, le nouveau volume s’affiche en plus gros sur l’écran quelques secondes, puis reste ensuite présent de façon nettement plus discrète en haut de l’afficheur. Le ST200 accepte la lecture des fichiers MP3, AAC, AAC+, FLAC (jusqu’à 24 bits et 192 kHz sur l’entrée USB-A et en liaison RJ45), WAV, AIFF et ALAC. L’obtention des fichiers lus se fera soit par copie de CD depuis un ordinateur, soit par achat de fichiers musicaux en ligne. Le ST200 permet bien entendu l’accès aux web radios, il le fait, là aussi, avec beaucoup de simplicité : les radios sont accessibles selon des critères de tri différents tels que par pays, par genre, etc. Nous avons pu par exemple afficher les radios dédiées au jazz puis parmi celles-ci sélectionner en fonction de la qualité technique de la restitution (débit). Un mode recherche permet de trouver une station déterminée grâce à l’utilisation des touches alphanumériques de la télécommande. Cette facilité d’accès aux web radios est très agréable et, même si la qualité technique de celles-ci est encore très limitée d’un point de vue audiophile, il est clair qu’elle ne fera que croître : aujourd’hui nous trouvons des radios qui diffusent en MP3 à 320 kB/s, nous sommes encore loin de la qualité CD, sans parler des formats haute résolution, mais l’écoute de certaines de ces web radios est tout de même très agréable.

Construction

Construitsur la base d’un boîtier en tôle pliée agrémenté d’unefaçade en aluminium épaisse de 8 mm, le ST200 intègre des circuitsimprimés parfaitement agencés. L’ensemble est construit de façonrationnelle, des nappes souples assurant la communication entre lesdifférents modules. L’implémentation des composants est sanscritiques, la carte à très haut niveau d’intégration OEMassurant la gestion du streaming (Stream700), du réseau des radios,etc., bénéficie d’un environnement Atoll de très grande qualité.

Composants

Lacarte de gestion et d’alimentation fait appel à des solutionsparfaitement maîtrisées et de qualité audiophile. Lesalimentations sont de type linéaire, la partie audio bénéficied’étages de filtrage très largement dimensionnés, lesconnecteurs de sortie sont dorés et de qualité comme le sont aussi,par exemple, les relais d’origine Omron. Cependant, le plusintéressant à nos yeux est l’utilisation d’une puce DACBurr-Brown PCM 1792 travaillant en 24 bits et 192 kHz. Bien mis enœuvre, ce convertisseur numérique vers analogique est réellementtrès performant, il permet au ST200 de revendiquer un rapportsignal/bruit flatteur de 129 dB.

Ecoute

Aprèsune installation menée au pas de charge qui ne nous a posé aucunproblème, le ST200 accédait à notre NAS et nous commencions lalecture de nos pistes références. Compte tenu du prix serré de celecteur réseau Atoll, nous étions quelque peu circonspectsvis-à-vis de sa capacité à tenir sa place au sein d’un systèmede qualité. Nous étions largement dans l’erreur…

Grave: L’Atoll ST200 estparfaitement linéaire et équilibré au plan tonal, il n’introduitaucune confusion dans le message sonore, et le registre grave estparfaitement lisible et intégré au reste du spectre audio. « Letemps passé » de Michel Jonasz est très riche en grave et,parfois, il arrive que la confusion s’installe. Ici au contraire,toutes les inflexions sont bien cernées et, malgré le niveauimportant, le grave est clair, lisible et profond. Il sait êtreprésent sans devenir envahissant et ne vient pas salir le médium,en parvenant même, au contraire, à donner une ampleur enviable àla restitution qui bénéficie de fondations solides.

Médium: Comme pour le grave, noussommes face à une écoute très qualitative et le médium est tout àfait remarquable par sa richesse, sa finesse et sa présence. Lesvoix sont très vraies, vibrantes et belles. Nous sommes au contactde l’interprète. Astrud Gilberto chante « The girl from Ipanema »pour notre plus grand plaisir, la pureté de la voix de la reine dela bossa-nova fait passer beaucoup d’émotion et la musicalité estau rendez-vous.

Aigu: Le haut du spectre est àl’image du médium, équilibré, naturel, délivré sans stress etsans outrance ni brillance excessive. Riches en harmoniques, il esttout à fait possible d’identifier les différentes cymbales de labatterie mise en action par Pat Metheny dans Orchestrion. Surd’autres pistes, la voix haute de Philippe Jaroussky interprétantVivaldi (Nisi Dominus, Stabat Mater) est vraiment très remarquable,toute de fluidité et de lumière.

Scène sonore : La scène sonore explore les différents plans en profondeur pour peu que l’enregistrement contienne l’information correspondante, de piste en piste, de fichier en fichier, nous sommes confrontés à différentes scènes sonores tantôt larges, tantôt plus réduites, mais toujours en relation avec le sujet et avec la réalité de l’enregistrement. La précision n’est pas prise en défaut et, de fait, nous ne décelons aucun point faible à ce niveau : à nouveau, c’est un sans-faute.

Dynamique: Avec un rapport signal surbruit de 129 dB et un niveau de sortie de 2,5 V, il aurait étéstupéfiant que la dynamique ne soit pas au rendez-vous. Elle estbien présente et même souvent surprenante compte tenu de la classede prix de ce ST200. Les silences sont profonds, les envoléeslyriques démonstratives et, pour tout dire, nous avons souvent lasensation du live. A nouveau, nous sommes davantage limités par laqualité inégale des enregistrements et des diverses manipulationsstudio qui les suivent que par le lecteur Atoll qui est toutsimplement juste.

Attaquede note : Ce sont à nouveau lesguitares acoustiques de Paco de Lucia, John McLaughlin et Al di Meolaqui nous permettent d’apprécier les qualités de réponsetransitoire du ST200. Les attaques de notes s’établissent trèsrapidement et donnent une très belle vie à l’interprétation. Lesextinctions elles-mêmes semblent longues et sont très belles, c’està nouveau un très apaisant sentiment de liberté qui nous envahit,rien de désagréablement numérique dans cette transcription, nousprofitons de la musique, un point c’est tout.

Transparence: La dynamique et latransparence vont de concert. Aucun obstacle n’existe entre lamusique et l’auditeur, l’électronique s’efface, nous ne nousposons aucune question. Le naturel de la restitution et la musicalitéfont que l’idée même de porter notre attention sur latransparence ne nous est pas venue spontanément. Cela est très bonsigne et nous pouvons assurer que l’Atoll ST200 est simplementparfaitement réussi musicalement.

Rapportqualité/prix : Si le ST200avait été un DAC USB, nous l’aurions trouvé excellent pour sonprix, mais avec l’ensemble de ses fonctions lecteur réseau,vraiment il fait fort, très fort. A une époque où la compétitivitéfrançaise est souvent montrée du doigt, le fait d’être face àune telle réussite nous a fait très plaisir. Alors oui, le rapportqualité/prix du ST200 est tout à fait remarquable, il est mêmepour tout dire étonnant, car nous n’aurions pas été choquéss’il avait coûté le double…

Verdict

Parfaitementfabriqué, très performant musicalement, facile d’utilisation,ergonomique, nous ne voyons pas comment l’Atoll ST200 pourrait nepas devenir un best-seller, il en a toutes les qualités. Si voussouhaitez passer à la musique dématérialisée simplement mais sansrenier vos exigences audiophiles, le tout dans un budget contenu,cette splendide machine « Made in France » est faite pour vous.Prenez rendez-vous pour une écoute, vous ne le regretterez pas.

Fiche technique

Origine : France
Prix : 2 000 euros
Dimensions : 44 x 9 x 25,5 cm
Poids : 6,2 kg
Entrées :
2 entrées analogiques stéréo
2 entrées USB-A (24 bits/192 kHz)
1 entrée USB B (24 bits/192 kHz)
1 entrée coaxiale SPDIF (24 bits/192 kHz)
1 entrée optique SPDIF (24 bits/192 kHz)
1 prise réseau RJ45
1 antenne WiFi
Sorties :
1 sortie numérique optique
1 sortie numérique coaxiale
1 sortie analogique RCA
1 prise casque en façade (3,5)

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