AMPLI INTEGRE

MARANTZ PM8500

Voilà Marantz qui nous revient sur le devant de la scène avec un nouvel amplificateur intégré à contre-réaction en courant survitaminé et très complet. Après le succès du PM6500, héritant toujours des améliorations communes avec la série SA de la marque, il se concentre sur l’amplification de manière rigoureuse en laissant de côté la conversion numérique.

Séduire l’audiophile est un art que maîtrise parfaitement Marantz. L’amplificateur PM8500 vient harmonieusement compléter la gamme, en proposant une alternative audiophile plus puriste à l’intégré numérique tout-en-un PM6500. Il est équipé de circuits d’amplifications à contre-réaction totalement autonomes affichant une puissance de 70 W sous 8 ohms. Il s’impose donc de facto comme un élément puissant et qualitatif. De plus, son alimentation a été revue pour intégrer un nouveau transformateur et des composants triés sur le volet. Marantz a également appliqué sa recette HDAM, sur laquelle nous allons revenir. Elle assure une amplification cossue avec un coefficient d’amortissement en bout de chaîne capable de bouger les enceintes les plus capricieuses. Enfin, le PM8500 est conçu autour d’une architecture de circuits totalement symétrique. On retrouve à l’implantation des composants les cartes disposées à la verticale pour favoriser le contact entre les transistors et le radiateur. En dernier lieu, cette architecture favorise l’équilibre entre les canaux et la stabilité du signal. Le PM8500 dispose de nombreuses entrées comme tout bon appareil de la marque avec 6 entrées RCA plaquées or. Les amateurs de platine TD n’ont pas été oubliés, une entrée phono MM vient renforcer l’ensemble. Signe du temps, l’une des entrées est estampillée NETWORK et prévue pour l’accueil des lecteurs réseaux Marantz. Notons qu’une entrée complémentaire permet d’ajouter un bloc de puissance externe et qu’une sortie pré-out permet de relier l’appareil en cascade à d’autres. Deux jeux de borniers à vis d’excellente facture complètent l’ensemble. Ils acceptent les câbles de forte section pour 2 jeux d’enceintes commutables soit en fiche banane, soit à visser. En dernier lieu, une télécommande très complète donne accès au panel complet de commandes distances, dont notamment les correcteurs de tonalités (basses, médium, aigu) ou de balance. Ces derniers sont naturellement débrayables par la touche « source direct ».

Fabrication et écoute

Construction : Le châssis est à l’image de ceux habituels de la gamme. Le PM8005 dispose en plus d’une plaque basse constituée de 3 couches pour mieux isoler les électroniques des vibrations. Le premier bouton offre la sélection des sources, le second contrôle le volume. Notons que l’on retrouve le traditionnel bouton « source direct » pour désactiver les diverses corrections tonales. Enfin, une entrée casque est directement accessible sur la façade.

Composants : L’accent a été mis sur tous les organes les plus sensibles. Le circuit du transformateur toroïdal à double blindage a été redessiné pour améliorer la puissance et la bande passante. La contre-réaction en courant est gérée par deux montages symétriques installés contre le généreux radiateur au centre de l’appareil. Sur chacun, un jeu de transistors amplifie le signal et sont filtrés par une grosse capacité nichicon de 18 000 µF. Cette technologie HDAM joue exactement le même rôle qu’un montage avec amplificateurs opérationnels classiques, mais elle surclasse ces derniers en termes de vitesse de balayage de la tension de sortie et en réduction du niveau de bruit.

Grave : Sur ce point, le PM8500 n’en fait pas trop et fait preuve d’une restitution maîtrisée et équilibrée, sans bavures. La mise en œuvre des nouveaux circuits d’alimentation apporte manifestement un courant généreux et régulier favorisant l’assise dans le bas du spectre. On échappe par conséquent, même sur les passages complexes, à tout effet de traîne.

Médium : Puisqu’il constitue l’essentiel de ce que l’on capte du message musical, nous sommes toujours très attentifs à sa richesse. Le PM8500 offre sur ce point une restitution très équilibrée, mate et sans aucune impression de dureté ou de brillance. Le timbre des voix et des instruments, notamment les cuivres, sont fidèlement reproduits et sans sensations de projection.

Aigu : Le médium se trouve harmonieusement complété par un haut du spectre audible présent, mais sans exagérations. Nous notons particulièrement l’absence de crispation. Sur la Symphonie n° 1 de Mahler, notamment sur les passages d’ambiances au violon, la tempérance est appréciable. D’une manière générale, les instruments sur la musique vivante, par exemple sur les cordes ou les cuivres, offrent un niveau de réalisme tout à fait convaincant.

Dynamique : Le travail sur l’alimentation généreuse et ses 70 W permet un couplage avec beaucoup de types d’enceintes. La réactivité et le suivi des forte se font avec beaucoup d’élégance, sans sensation de projection, mais plutôt d’une légère retenue bienvenue. On est à l’opposé d’une électronique qui cherche à trop en faire.

Attaque de note : La technologie HDAM s’adapte à tous les types de musiques avec grande facilité. On note ici l’absence de sensation de rapidité accrue, l’enchaînement des notes se fait avec délicatesse et une sorte de phrasé musical sans heurts. Pour autant, aucun brouillard sonore n’est perceptible et chaque élément reste parfaitement à sa place.

Scène sonore : La scène sonore s’étale volontiers en largeur, plutôt à la faveur d’une scène intimiste favorisant l’impression de véracité des petites formations ou des performances vocales. Sur les grands orchestres plus complexes à reproduire, l’étalement des plans dans l’espace est dans l’ensemble plutôt bien réussi pour un appareil de cette catégorie.

Transparence : Le PM8500 affiche une restitution plutôt mate. Pour autant, les timbres des différents instruments sont tout de même dans l’ensemble bien conservés. La palette tonale montre, cela dit dans l’ensemble, une légère simplification. Les micro-informations d’ambiance sont du coup légèrement en retrait, sans pour autant provoquer de réelle frustration.

Rapport qualité/prix : Rendons à César ce qui est à César : le PM8500 offre une belle restitution mate et musicale. Il dispose d’un grand nombre d’entrées et de possibilités d’évolution non négligeables. Dans cette catégorie de marché des amplificateurs intégrés à moins de 1 500 euros où la concurrence est rude, Marantz nous propose donc un amplificateur intégré tout à fait crédible.

Verdict
Marantz offre avec son nouvel amplificateur intégré PM8500 une véritable approche audiophile en mettant à portée un produit soigneusement conçu. Avec son caractère affirmé, ses accents musicaux sans exagérations, il est à même de séduire en priorité nombre d’amateurs de musique et notamment d’électronique ou de jazz. Voilà donc un produit qu’il convient d’aller découvrir sans attendre.

Fiche technique
Origine : Japon
Prix public 1 199 euros
Dimensions : 44 x 3,79 x 12,8 cm
Poids : 12 kg
Puissance de sortie : (8/4 ohms RMS) 70 W/100 W
Réponse en fréquence : 5 Hz-100 kHz
Taux de distorsion harmonique (THD) : 0,02 %
Coefficient d’amortissement : 100
Sensibilité de l’entrée : haut niveau 200 mV/20 kilohms
Rapport signal/bruit : haut niveau 102 dB (entrée 2 V)
Consommation électrique : 220 W
Consommation en veille : 0,2 W

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