ENCEINTE

DAVIS ACOUSTIC OLYMPIA 3

Nous avons, dans le numéro 169 de Haute Fidélité, testé l’entrée de la gamme Olympia de Davis Acoustic, les Olympia One. Ces enceintes compactes nous ont laissé un grand souvenir et reçoivent un succès mérité sur toute la planète.

La colonne Olympia 3 est en quelque sorte une Olympia One rehaussée, à laquelle le constructeur a ajouté une section dédiée aux basses fréquences.

D’une hauteur quasi idéale de 108 cm, pour une largeur de 26 cm, l’Olympia 3 est une colonne 3 voies à charge bass-reflex, dont l’évent de décompression de 95 mm de diamètre et de 230 mm de long débouche sur l’avant. De ce fait, cette enceinte sera moins que d’autres sensible à la distance par rapport au mur arrière. Le haut du spectre est confié à un tweeter à dôme souple dont la bobine mobile a un diamètre de 28 mm. Ce tweeter, identique à celui de l’Olympia One, est une version modifiée de celui de l’enceinte CESAR. La linéarité de sa réponse en fréquence a été améliorée et sa fréquence de résonance propre a été abaissée à 600 Hz. Le médium de 13 cm de diamètre, lui aussi partagé avec l’Olympia One, utilise comme souvent chez Davis une membrane en kevlar. Son saladier en aluminium moulé est ultra-rigide et fin de façon à faciliter la circulation de l’air en arrière de la membrane et à améliorer le refroidissement de la bobine mobile. Au final, cela se traduit par un affaiblissement des taux de distorsion et par une meilleure tenue en puissance. Le haut-parleur de grave est un 21 cm à cône carbone hyperrigide pour un équipage mobile plus léger et une membrane quasi sans déformations. Sa bobine mobile est de 12 mm pour plaque de champ de 6 mm, ce qui permet une course totale de 12 mm dans l’entrefer. Le moteur met en œuvre une ferrite de 120 mm et, comme pour le médium, le châssis très rigide permet d’améliorer le refroidissement et donc la tenue en puissance qui est confortée par un spider raide. Le filtre répartiteur de fréquences passif a été lui aussi optimisé : il coupe à 400 Hz entre le grave et le médium avec des pentes de 6 et 12 dB par octave, et à 4 kHz entre le médium et l’aigu selon une pente de 18 dB par octave. Le bicâblage comme la biamplification sont possibles.

Ecoute

Dans le cadre de nos écoutes, nous sommes restés en mono-câblage en utilisant le strap fourni qui relie les deux borniers.

Construction : L’ensemble transducteurs et filtre est monté dans une ébénisterie soignée dont la face avant atteint 25 mm d’épaisseur. Cette ébénisterie réalisée en MDF est cloisonnée intérieurement de façon à séparer la charge du grave de celles du médium et de l’aigu. Une autre cloison, ajourée cette fois, est installée entre le haut-parleur de grave et l’évent, ce qui rigidifie davantage encore la section grave et l’ensemble de l’ébénisterie. L’ensemble atteint le poids respectable de 32 kg par enceinte, ce qui autorise son placement et sa mise en place par une personne seule. La construction comme la finition sont très très soignées.

Composants : Outre les haut-parleurs que nous avons déjà évoqués, l’ensemble des composants est de grande qualité. Les capacités sont de qualité audiophile, comme le sont les selfs à air ou sur noyau ferrite. Ainsi, par exemple, la self filtrant le grave voit sa résistance série abaissée à 0,3 ohm.

Grave : Lorsque nous avions écouté les petites Olympia One, nous avions beaucoup apprécié un grave de grande qualité, qui certes ne descendait pas dans le sous-grave, mais était à la fois tendu et très propre. Nous retrouvons le même caractère de « rapidité » subjective du grave avec l’Olympia 3 qui, ici, descend davantage – lois de la physique oblige. Jim Keltner et Ron Tutt sur Drum & Track Disc chez Scheffield Lab jouent de leurs batteries avec énergie et le grave, à l’unisson du reste du spectre, est propre, net et sans bavures, très convaincant.

Médium : La voix d’Allan Taylor dans « Let the Music Flow », album Stockfisch Records volume 4, est à la fois vraie et profonde, elle a ce côté légèrement voilé que l’on aime, et reste absolument précise et humaine à la fois. C’est bien un chanteur et sa guitare qui sont face à nous. La guitare et la voix sont en harmonie, les cordes répondent instantanément à chaque pincement et à chaque glissement des doigts sur le manche avec acuité et finesse, les harmoniques sont riches et le naturel de la restitution est très agréable. Il y a beaucoup d’émotion, on se sent bien et, lorsque le morceau se termine, on en redemande et l’on ne résiste pas à l’envie d’écouter le suivant.

Aigu : La colonne Olympia 3 est homogène et l’aigu s’intègre sans rupture, nous l’avions apprécié avec la guitare d’Alan Taylor et en avons eu la confirmation avec Jordi Savall dans le Quatrième Livre de Marin Marais avec un aigu doux, filé et étendu. Le message est délivré sans agressivité, avec naturel et beauté du haut du spectre.

Dynamique : Les différentes prises de son que nous avons écoutées nous ont convaincus d’une certaine aisance qu’a cette enceinte à restituer les écarts entre les forte et le plus léger pianissimo. L’Olympia 3 n’en fait pas trop et reste cohérente sur l’ensemble du spectre, nous ne décelons à aucun moment de rupture entre les trois haut-parleurs quel que soit le niveau d’écoute. Les microdétails ne sont pas masqués même à faible niveau, alors que les Davis remplissent parfaitement l’espace sonore à fort niveau.

Attaque de note : La qualité des haut-parleurs maison permet une qualité de la réponse impulsionnelle qui se retrouve dans les attaques de notes. Flou, traînage, approximation sont des mots qui ne font pas partie du vocabulaire des Davis Olympia 3 ; leur vocabulaire comprend précision, acuité, rapidité, vivacité. Les attaques de notes, sur la guitare en particulier, sont incisives et ultra-nettes comme détourées mais sans agressivité.

Scène sonore : A l’écoute du CD Companion de Patricia Barber, les interprètes et leurs instruments sont précisément disposés et la scène sonore est crédible. L’image est profonde et les applaudissements sont étales. Bien que l’évent de cette colonne trois voies débouche en face avant, nous avons sensiblement décollé l’enceinte du mur arrière, ce qui a permis un gain en clarté et en définition dans le bas du spectre et a augmenté la scène sonore en largeur et en profondeur. Nous avons très peu pincé les enceintes vers la zone d’écoute. La distance au mur arrière, aux murs latéraux comme le pincement devront être ajustés en fonction de la salle, ce petit effort de placement sera largement récompensé par l’obtention d’un paysage sonore réaliste et précis.

Transparence : Dans « Stimela », la voix de Hugh Masekela est superbe, la représentation du train est convaincante, beaucoup d’énergie se dégage. Les Davis supportent bien une écoute à fort volume, le travail effectué sur les haut-parleurs et sur leur tenue en puissance est récompensé et, à nouveau, nous ne pouvons que louer la cohérence de l’ensemble. Propreté du message sonore et clarté de la restitution procurent une écoute où la sensation de transparence est bien réelle.

Qualité/prix : Ces enceintes Davis Acoustic Olympia 3 sont idéalement proportionnées et elles délivrent une musique très belle et très juste. La qualité perçue comme la qualité sonore sont plus qu’à la hauteur du budget nécessaire à leur acquisition. Nous n’irons pas jusqu’à dire que ces colonnes sont bon marché, mais leur prix est plus que justifié, car elles procurent réellement un résultat d’écoute absolument remarquable.

Verdict

Grande sœur de l’Olympia One, l’Olympia 3 ne renie pas ses excellentes origines et va plus loin dans l’exploration du grave. Il en ressort une capacité à jouer juste dans des pièces de plus grande taille, même si ces enceintes sont parfaitement à leur aise dans de petits espaces. Raisonnablement peu exigeantes en amplification, car elles sont faciles à driver avec un rendement correct. Les Olympia 3 ont vocation à devenir des best-sellers, car elles réunissent un faisceau de qualités difficiles à trouver dans cette gamme de prix. Selon la formule consacrée, une écoute s’impose, vous ne le regretterez pas.

Fiche technique

Origine : France
Prix : noir mat 3 600 euros,
bois verni 3 900 euros
Dimensions : 26 x 108 x 31 cm
Rendement : 92 dB
Bande passante : 32–21 000 Hz
Boomer : 21 cm carbone
Médium : 13 cm kevlar
Tweeter :
dôme tissu – bobine 28 mm
Filtre : grave 12 dB/octave,
coupure à 400 Hz
médium : 6 et 12 dB/octave
aigu 18 dB/octave coupure à 4 kHz
Impédance 4 ohms (mini)
Poids : 32 kg

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