DAC
Le constructeur britannique Onix s’inscrit dans la mouvance de l’évolution des techniques en proposant un convertisseur audionumérique abordable doté d’un SRC 96 et 192 kHz, ainsi que d’un port USB.
Depuis 1979, Onix fabrique des éléments tels que des préamplificateurs linéaires et/ou phono RIAA, amplificateurs, lecteurs CD/SACD et convertisseurs audionumériques, dont le récent DAC 25A constitue un bon exemple.
Convivial et abordable
Le DAC 25A reprend le traditionnel coffret étroit, tout en longueur, des éléments historiques de la gamme, même si d’autres, tels que les lecteurs de disques optiques, ont dérogé à cette règle esthétique. La splendide façade noire vernie comprend toutes les commandes utiles, en contrastant avec la face avant en raison de leur finition dorée. Ainsi, une fois mis sous tension, au moyen du commutateur situé à droite, il suffit de choisir entre trois entrées numériques, choisies parmi les plus répandues en haute-fidélité à l’heure actuelle. On retrouve donc les classiques entrées au format S/PDIF : la coaxiale sur connecteur cinch, et l’optique via un optocoupleur de type Toslink. Le même signal transite par ces connecteurs, seul le mode de transmission change. Il n’en est pas de même pour le port USB dont le flot numérique est différent. Ce port péri-informatique se relie à tout ordinateur sans devoir installer de pilote. Il devient possible, ainsi, de lire des fichiers audio sur son système haute-fidélité. Cette évolution était inévitable, car depuis plus de dix ans, cette technologie était présente dans les stations de travail des studios de musique personnels, constitués d’un ordinateur et de son interface audio externe que certains appellent encore, de manière impropre, une carte son… La hi-fi se devait de sauter le pas. Ainsi, de nombreuses marques ont opté pour cette évolution salutaire, et Onix n’est pas en reste.
Histoire de fréquences
Rares sont les studios d’enregistrement professionnels à travailler au format DSD ou en 192 kHz sous 24 bits, en raison des énormes ressources matérielles nécessitées par le traitement du signal. En attendant ce jour béni, on peut améliorer de manière très sensible la restitution des fichiers audio en haute définition. Déjà, l’Onix reçoit une fréquence d’échantillonnage jusqu’à 192 kHz sur ses deux entrées S/PDIF, et 96 kHz sur son port USB, des possibilités comparables à la plupart des convertisseurs du marché. Le DAC 25A sait donc se verrouiller sur ces signaux entrants, que l’on peut convertir et écouter à partir de la fréquence native, comme, par exemple, 44,1 kHz pour le CD. Mais heureusement, depuis l’évolution des circuits de synchronisation, telle que les circuits PLL (boucles à verrouillage de phase) et celle des processeurs, on sait convertir, pour un coût modique, une fréquence d’échantillonnage en une autre, plus élevée, tout en augmentant la précision de l’échelle dynamique, passant de 16 bits à 24 bits. Ainsi, on obtient, par interpolation, une bande passante théorique plus élevée qui permet d’abaisser la pente des filtres anti-repliement, notamment celui qui se trouve sur les étages analogiques. Cela donne une meilleure réponse en phase sur le régime impulsionnel et, en conséquence, de meilleures attaques. L’Onix DAC 25A intègre un tel circuit, que l’utilisateur est libre d’exploiter ou non. Tel qu’il est configuré, le changeur de fréquence d’échantillonnage peut soit fonctionner en bypass (pas d’action sur le signal), soit en 96 kHz, soit en 192 kHz. Il suffit de ne pas presser la touche SRC, ou de la presser une fois ou deux fois, respectivement. La différence entre ces trois états se remarque facilement, comme nous le verrons plus loin dans l’écoute.
L’analogique
Les sorties audio proposent tant le mode symétrique sur XLR qu’asymétrique sur cinch. Nous avons choisi les premières pour les écoutes. Cependant, l’Onix se dote d’une sortie de casque, repérée par l’embase jack et le bouton doré du potentiomètre de volume qui n’est dévolu qu’à cette sortie. Nous avons effectué des tests d’écoute, tant avec le casque Beyerdynamic T90, présent dans ce numéro, qu’avec un Grado PS500 et il s’avère que cette sortie ne rend pas justice à l’Onix, étant en retrait par rapport aux excellentes performances générales, en terme de musicalité.
Choix techniques
Le constructeur n’a pas donné dans l’économie, malgré le prix abordable de ce convertisseur. Le secteur, filtré au moyen de deux selfs et autant de condensateurs de classe X2, parvient à un transformateur R-Core, apprécié autant pour son rendement énergétique que pour son faible rayonnement et ses qualités sur un circuit audio. Le courant redressé par diodes est ensuite filtré par deux capacités Nichicon Muse de 6 800 µF chacune. Les étages audio, particulièrement bien soignés, disposent d’un couple de régulateurs LM317/LM337, découplés par une paire de condensateurs Nichicon Fine Gold de 1 000 µF chacun, pour leur alimentation symétrique, afin que les excellents amplificateurs opérationnels Burr Brown OPA 2134 donnent le meilleur d’eux-mêmes. Les circuits spécialisés du domaine numérique sont à la hauteur des exigences de Tony Brady, le concepteur : un récepteur de signaux audionumériques Cirrus Logic CS 8416 gère les entrées, en aval d’un Tenor TE7022L pour le port USB. Le SRC, capable de recalculer toute fréquence entrante jusqu’à 192 kHz sous 24 bits, provient de chez Burr Brown : ce SRC 4192 fournit les données, recalculées ou non, au convertisseur PCM1792 de la même marque. Onix n’a donc pas lésiné sur les moyens techniques.
Fabrication et écoute
Construction : Ce convertisseur inspire grande confiance pour sa construction à la finition irréprochable. Son ergonomie très conviviale constitue un atout supplémentaire : pas besoin de passer un brevet de pilote pour l’exploiter !
Composants : À l’intérieur, l’Onix présente tous les composants les plus utilisés actuellement, en raison de leurs performances dans le domaine audionumérique et… audio tout court. On notera aussi le bon travail effectué sur les alimentations, en particulier l’adoption d’un transformateur R-Core.
Grave : Cet Onix ne manque ni de finesse, ni de pouvoir analytique dans le bas du spectre, d’autant que le caractère chargé dans le grave de « Haunted » du groupe Paga, tout comme le disque Cascade de Pascal Gutman mettent tout convertisseur à rude épreuve, en théorie. En pratique, l’Onix suit fidèlement le programme musical dans ses moindres détails.
Médium : Lorsque l’on se concentre sur le médium, on apprécie l’authenticité des timbres et la fluidité de la restitution : on entend les moindres informations, y compris sur les passages difficiles demandant un suivi exigeant. L’authenticité des embruns s’écrasant contre les rochers fait preuve d’un réalisme saisissant. La voix de Patricia Barber, bien à l’abri et au sec dans son club de jazz aussi…
Aigu : Ce registre, de même que le haut médium, change avec subtilité de comportement en fonction de la fréquence d’échantillonnage choisie. Sa précision d’ensemble, déjà satisfaisante à fréquence nominale (44,1 kHz pour un CD), présente un filé et une aération remarquables dès que l’on passe à 96 kHz, impression accentuée à 192 kHz, ce registre aigu gagnant en définition.
Dynamique : Aucune critique ne vient entacher ce point de test particulier. En effet, l’Onix respecte scrupuleusement la dynamique, parfois de grande amplitude, comme pour l’œuvre d’Alfred Schnittke, jouée par un philharmonique. Les pianissimi conservent une très haute définition.
Attaque des notes : Toujours sur le même disque, l’Onix restitue avec grande spontanéité la richesse des attaques des pizzicati de la section des violons. Cette impression n’a rien d’unique, car le convertisseur se comporte tout aussi bien sur les guitares bluesy de Ted Hawkins.
Scène sonore : Sur ce point, on peut vraiment parler de scène sonore à géométrie variable, tant l’Onix reproduit scènes et ambiances de salle avec grand réalisme. On retrouve ici encore son excellent pouvoir analytique.
Transparence : La pureté des timbres restitués par l’Onix donne déjà entière satisfaction, à fréquence d’échantillonnage nominale. S’ils paraissent changer d’équilibre en s’affinant, dès lors que l’on passe en 96 kHz, voire en 192 kHz, cela reste une impression qui s’estompe bien vite à l’écoute, en raison du surcroît de définition et de l’extension du filé des registres haut médium et aigu.
Qualité/prix : Le constructeur britannique soigne, à n’en pas douter, sa clientèle, grâce à l’exploitation de quelques-unes des meilleures puces électroniques du moment, telles que le convertisseur, le changeur de fréquence d’échantillonnage, ou encore le récepteur de signaux numériques. La musicalité de l’Onix DAC 25A justifie pleinement son prix fort raisonnable.
Verdict
Peu encombrant, très réussi sur les aspects de la technique, de l’esthétique, de l’ergonomie et de la musicalité, ce convertisseur audionumérique Onix DAC 25A constitue un investissement de choix, d’autant plus qu’il se cantonne à un coût abordable. Le SRC apporte brillamment son concours. Un petit bémol pour la sortie casque, un peu en retrait, donc perfectible.
Fiche technique
Origine : Royaume Uni
Prix : 990 euros
Dimensions convertisseur :
215 x 355 x 95 mm
Poids convertisseur : 7 kg
Fréquences d’échantillonnage :
de 44,1 kHz à 192 kHz sous 24 bits
Entrées numériques :
1 S/PDIF sur RCA,
1 optique sur Toslink, 1 USB
Sorties analogiques stéréo :
symétriques sur XLR,
asymétriques sur RCA