Fabrication et écoute
Si la préamplification et la conversion ont été améliorées, la section d’amplification a, elle, été également revue. Avec le gain sur le bruit observé avec la structure SoundEngine sur le premier, le travail fait sur l’amplification amène une nette amélioration dans le pilotage des enceintes. Le facteur d’amortissement apporte une stabilité accrue sur le contrôle des haut-parleurs au H80. La bande passante est plus que généreuse avec ses 5 Hz-100 kHz laissant augurer un comportement exemplaire sur la tranche traditionnellement audible depuis nos sources habituelles.
Composants : L’alimentation est confiée à un énorme transformateur de 300 VA doublé d’un système de régulation du courant très soigné. Les quatre grosses capacités Nover Black de 10 000 µF sont volontairement réduites pour une meilleure tenue de la dynamique. L’étage d’amplification en classe AB est confié à un groupe de deux transistors de puissance par canal montés sur un gros radiateur commun. La section de conversion repose quant à elle sur un classique composant USB 2.0 Tenor 7022.
Grave : Gardant en mémoire l’écoute des modèles plus cossus, on retrouve cette signature sonore fort musicale où le bas du spectre s’étend volontiers avec rondeur mais sans tension. D’une bonne assise sur nos différentes enceintes, ce dernier reste cohérent même à bas volume. Nous avons apprécié sa justesse et sa présence notamment sur les accompagnements de trio jazz à la contrebasse.
Médium : Il constitue l’essentiel du message musical. L’auditeur a d’ailleurs tendance à se focaliser sur le médium. Le H80 offre une restitution racée dans ce domaine. Spontané, il s’impose sans aucune sensation de dureté, presque fruité. Nous avons apprécié tout particulièrement la très belle sonorité sur les cuivres et les prestations vocales aux accents charnels.
Aigu : La première impression qui vient est l’absence totale de crispation. Le velouté de la main droite au piano s’accorde aussi bien que la pression sonore d’un saxophone à une écoute à fort volume. A l’essai de nos différentes enceintes, nous avons noté que le H80 laissait le caractère de ces dernières s’exprimer en modérant avec musicalité toute agressivité dans l’aigu.
Dynamique : Le H80 nécessite l’utilisation d’enceintes de bon rendement pour donner le meilleur de lui-même. Malgré la réserve de courant importante, les watts sont tout de même limités pour de grosses et molles enceintes. Cependant, le facteur d’amortissement important permet, même à bas volume, d’apporter une réactivité complètement à propos. Le H80 suit alors parfaitement le rythme toujours en distillant une signature sonore mate et dépourvue d’agressivité.
Attaque de note : Vous l’avez deviné, il ne s’agit pas d’une électronique rapide aux accents fortement charpentés, mais d’une restitution toute en douceur. Le H80 met très bien l’accent sur la qualité du médium. Le réalisme des instruments s’en trouve bonifié, notamment au niveau des attaques, dont l’élégance nous a séduits.
Scène sonore : La scène sonore se présente avec une bonne spatialisation. L’étalement des plans dans l’espace en profondeur reste limité, mais contribue à une restitution naturelle sans sensation de manque. Les instruments sont perçus bien en place et correctement définis. En largeur, la scène est a contrario large et sans excès. L’écoute nous a semblé plutôt orientée au naturel qu’à l’exubérance.
Transparence : En apportant une signature sonore mate mitigeant toute extraversion, la restitution est racée sans renflement perceptible du spectre sonore. La palette tonale est crédible : son grave est rond et charpenté, et son médium est linéaire et bien en place. Le haut du spectre ne s’étend naturellement pas à l’infini, mais s’impose avec une tonalité sans effet de crispation.
Qualité/prix : En observant le marché, dans cette tranche de prix on trouve plus volontiers des préamplis/convertisseurs ou amplificateurs intégrés seuls. La finition est soignée, la connectique dorée, le châssis bien rigide et enfin un soin tout particulier a été apporté aux composants pour en témoigner. Hegel nous propose donc un combiné complet capable d’alimenter cinq sources numériques et deux analogiques à un prix qui nous semble très compétitif.