Fabrication et écoute
Construction : La construction de cette interface est à l’identique de la plupart des composants Bel Canto, à savoir, ultra-robuste. Le châssis est en tôle pliée de forte épaisseur et la mise en place comme les assemblages sont irréprochables. Les connecteurs sont de grande qualité et l’ensemble est fait pour durer.
Composants : L’ensemble des composants hors l’affichage est réparti sur deux cartes : la première correspond à l’entrée USB, elle vient se superposer à la seconde plus étendue sur laquelle sont soudés les différents connecteurs en face arrière, parmi lesquels nous retrouvons l’entrée USB et les trois sorties AES/EBU, SPDIF et optiques. Cette carte principale accueille les deux oscillateurs, l’un dédié aux fréquences entières, l’autre aux fréquences décimales. Nous n’avons aucune critique à émettre en ce qui concerne les composants qui sont tous de première qualité, mais nous avons regretté que Bel Canto n’ait pas équipé sa REF Link d’une sortie SPDIF sur RCA, la sortie existante se faisant sur BNC. Bien entendu, l’usage d’un connecteur BNC est plus que justifié pour une sortie 75 ohms, mais il faut bien reconnaître que la plupart des DACs ne disposent pas de ce type de connecteur et font usage de RCA en entrée numérique SPDIF. Certes, Bel Canto fournit un adaptateur BNC vers RCA mais, au vu des remarquables qualités de la REF Link, cet adaptateur nous laisse de très légers regrets. A un degré moindre, nous avons le même regret au sujet de la sortie optique qui est au format ST Fiber et pas au format standard Toslink. Il serait pourtant dommage que cette interface soit seulement dédiée aux possesseurs de Bel Canto, car elle peut apporter beaucoup aux plus nombreux, équipés d’entrées RCA ou Toslink.
Grave : Par rapport à notre entrée USB standard, la REF Link nous apporte un grave plus profond, plus étendu vers l’infra-grave et, d’une certaine façon, plus sombre. L’écoute s’en trouve améliorée sur l’ensemble du spectre chaque fois que la piste jouée comporte du vrai grave, celui-ci est délivré avec beaucoup d’énergie et avec une très grande lisibilité. Les grands tuyaux de l’orgue de Saint-Eustache sous les doigts experts de Jean Guillou ont fait vibrer notre auditorium et notre cœur comme rarement.
Médium : Dès les premiers instants, nous avons pris conscience de l’absence de caractère numérique de l’écoute proposée par la REF Link. Jamais aucune agressivité ni aucune dureté ne sont venues nuire à la sensation renouvelée d’écouter une source naturelle et à caractère analogique. Le meilleur des mondes, car avoir une sensation d’écoute analogique sans les défauts propres aux technologies analogiques, ce n’est que pur bonheur. Les timbres sont très beaux, finement variés, les voix sont présentes et souvent charnelles, les instruments sonnent juste et il n’y a jamais de cacophonie ni de flou artistique, en tout cas sur les bons enregistrements.
Aigu : Comme pour le grave, la bande passante en haut est étendue et ne sera limitée que par nos capacités auditives. Mais plus que le fait d’atteindre des sommets en fréquence, ce qui nous a plu est la qualité de cet aigu qui, comme le médium, n’est jamais crispant, jamais fatigant, mais au contraire magnifique de richesse et de subtilité. Les cymbales, le clavecin, les voix de soprano ou de haute-contre sont autant de prétextes à se délecter d’un aigu tout en finesse et en naturel.
Dynamique : La dynamique que permet cette interface semble être en relation directe avec le signal d’origine et ne dépendre que de la qualité de l’enregistrement. Les pistes un peu justes à cet égard le restent, et celles qui ont bénéficié d’un traitement sans massacre par des limiteurs ou compresseurs de tout poil délivrent une musique libérée de toute contrainte où la dynamique est parfaite. Ce qui semble un bénéfice évident de cette interface et de ses qualités propres, c’est un silence en progrès avec pour corollaire une sensation de plus grande profondeur et une plus grande vivacité. La REF Link insuffle de la vie dans la musique qui semble plus live avec que sans.
Attaque de note : Ce point en particulier est en nette amélioration avec l’interface Bel Canto par rapport à notre interface standard. Les attaques sont plus franches, plus vives, plus incisives. Dans le même temps, les extinctions de notes semblent plus longues, sans doute grâce à l’amélioration du silence et de la propreté générale. Subjectivement, nous avons l’impression que l’écoute est dépolluée : il est probable que la REF Link est plus à même de s’affranchir des pollutions électriques et magnétiques issues de l’ordinateur que ne l’est une interface standard. Son double isolement galvanique ne doit pas y être étranger.
Scène sonore : A nouveau, nette amélioration avec une scène sonore plus ample, plus étagée avec davantage de plans en profondeur et aussi plus précise. Sur les bonnes prises de son, toute confusion disparaît, le groupe laissant la place à chacune des personnalités qui le compose. Cela est évident à l’écoute des persuasions sur l’album Live at McCabe’s Guitar Shop où chaque chanteur est à la fois intégré musicalement à l’ensemble vocal et identifiable individuellement.
Transparence : La transparence est aussi en progrès, en fait nous avons considérablement gagné en sérénité et en fluidité. Subjectivement, nous avons ressenti une écoute étonnamment plus claire et plus sombre à la fois, disons plus riche et plus contrastée. Plus lumineuse et claire dans le médium, le haut médium et l’aigu, et plus sombre dans le bas médium et le grave, sans doute plus proche du vrai, car à l’évidence nettement plus agréable et musicale.
Rapport qualité/prix : La qualité audio de l’interface Bel Canto REF Link est indéniable, sa présentation est traditionnelle chez Bel Canto, elle garde un format contenu et une sobriété de bon aloi. La fabrication est parfaitement maîtrisée et l’ensemble est parfaitement robuste, apte à défier le temps. Selon nos critères, le rapport qualité/prix est très favorable du fait de la musicalité extrême de cette interface USB.